Publié à 21h36
Le vernissage de l’exposition « Chambre 207 » a eu lieu au musée de l’Hospice Comtesse, ce lundi, en présence de l’artiste, Jean Michel-André. Visites guidées, discours et concert ont rythmé la soirée d’une centaine de Lillois.
Une invitation au voyage dans le passé et le présent. C’est ce qui était proposé par l’Institut pour la photographie, ce lundi. L’exposition « Chambre 207 » a été présenté dans le cadre de sa programmation hors-les-murs. Le vernissage s’est tenu au musée de l’Hospice Comtesse, à 18 heures. Des photographies, signées Jean-Michel André, racontaient toutes un récit poignant sur fond de murs blancs. Ce récit, qui n’est autre que celui de son enfance. Au cours de la soirée, plus le temps passait, plus les visiteurs arrivaient. La salle ne désemplissait plus, si bien qu’une centaine de personnes se sont trouvées au cœur de la pièce. Pour certains, l’exposition s’est transformée en un lieu de rendez-vous où papotages étaient de rigueur.
D’autres se sont arrêtés, les yeux rivés sur un tirage. « C’est beau, c’est émouvant », a lâché un groupe. Deux enfants, munis d’un carnet et d’un crayon de bois, se sont essayés à la reproduction d’une des photographies, tandis qu’à leur droite, un jeune adolescent était plongé dans la lecture de son manga. Tous s’y trouvaient par choix ou un peu par hasard.
Mélange d’art et de musique
Une chanteuse et deux musiciens ont accompagné cette visite de chansons douces et sobres. Maria, professeure d’espagnol depuis 9 ans, avoue « je ne connaissais pas l’artiste. Je suis venue pour la musique. » L’atmosphère donnait le sentiment d’être transporté dans la vie intime de Jean Michel André. Le photographe de 48 ans a travaillé pendant 10 ans sur le projet né d’un drame. « En août 1983, sa famille et lui s’arrêtent à l’hôtel d’Avignon. Son père est assassiné, ce soir-là, dans la chambre contiguë à celle de Jean-Michel André, quand il avait 7 ans », a relaté Anne Lacoste, directrice de l’Institut pour la photographie. « C’est un travail bouleversant, l’artiste s’interroge sur les limites du territoire et de la mémoire. Nous sommes très heureux de l’accompagner. »
Embarcation dans l’intime de l’artiste
« Il y a 10 ans, j’ai entamé une quête de vérité pour transmettre à ma fille et pour guérir de ce traumatisme », a raconté l’artiste, touché par la présence des Lillois. Il a réuni des lettres, des photos d’archives et des photos de famille pour compléter les photographies. Il ne s’agit pas que d’une exposition d’art, mais d’un travail de guérison et de délivrance. « Je me sens délesté d’un poids énorme », a-t-il confié. Les photographies ne sont pas disposées dans un ordre chronologique. Elles symbolisent le voyage entre le passé, représenté par des couleurs sombres, et le présent, soit la libération, représenté par la lumière.
Les Lillois ont bénéficié d’une visite guidée avec l’artiste. « C’est un plus de pouvoir le rencontrer », souligne Estelle Xavier, 21 ans, étudiante en Histoire de l’Art. Le passionné de photographie, Reynald Cingolanu, trouve que « c’est agréable. J’ai reconnu des paysages de Corse. » Ces photos de voyages symbolisent le chemin de guérison de Jean-Michel André, retracé dans cette exposition. Elle se résume en une phrase peinte sur le mur, « La chambre des enfants était la 207, j’y ai laissé ma mémoire et mon enfance. »

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