Maroc : le Roi Mohammed VI préside un Conseil des ministres axé sur le développement économique et la réforme politique

Publié à 12h30

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, dimanche au Palais royal de Rabat, un Conseil des ministres placé sous le signe du développement économique, de la modernisation institutionnelle et du renforcement de l’État social. Cette réunion d’envergure, tenue en présence du gouvernement conduit par Aziz Akhannouch, a été consacrée principalement à l’examen des grandes orientations du projet de loi de finances 2026, ainsi qu’à l’approbation de plusieurs réformes organiques, décrets militaires et nominations de hauts responsables.

Dans un contexte mondial « empreint d’incertitudes », selon les termes du communiqué du Cabinet royal, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a présenté devant le Souverain les grandes lignes du Projet de Loi de Finances 2026.

Le Maroc anticipe une croissance économique de 4,8 % pour l’année en cours, soutenue par la reprise de la demande intérieure et la vitalité des secteurs non agricoles. L’inflation est contenue à 1,1 % à fin août 2025, tandis que le déficit budgétaire devrait reculer à 3,5 % du PIB, confirmant la trajectoire de consolidation budgétaire du Royaume.

Ce budget ambitionne d’accélérer le programme « Maroc Émergent », un plan de développement à long terme articulé autour de quatre priorités :

  1. Consolidation des acquis économiques, avec un accent sur l’investissement privé et les partenariats public-privé.
  2. Développement territorial intégré, via la régionalisation avancée et la mise à niveau des zones les plus vulnérables.
  3. Renforcement de l’État social, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale.
  4. Poursuite des réformes structurelles, notamment dans la gouvernance publique, la justice et la performance des entreprises publiques.

Les secteurs sociaux bénéficieront d’un budget record de 140 milliards de dirhams (environ 13 milliards €), assorti de la création de 27 000 postes budgétaires.

Dans le domaine de la santé, les autorités prévoient la mise en service des centres hospitaliers universitaires d’Agadir et de Laâyoune, ainsi que la poursuite des travaux du nouveau CHU Ibn Sina de Rabat et d’autres établissements à Béni Mellal, Guelmim et Errachidia.

En matière d’éducation, la réforme du système scolaire sera accélérée : généralisation du préscolaire, amélioration de la qualité de l’enseignement et soutien à la scolarisation des enfants issus de zones rurales.

Le Roi Mohammed VI a également insisté sur la consolidation de l’État social, chantier royal emblématique. Le Conseil a validé la poursuite de la généralisation de la protection sociale, notamment l’aide directe à quatre millions de ménages, l’élargissement de la couverture retraite, la mise en œuvre de l’indemnité pour perte d’emploi, et la revalorisation des aides aux enfants (entre 50 et 100 dirhams par mois).

Le programme d’aide directe à l’acquisition du logement principal a également été confirmé.

Sur le plan institutionnel, le Conseil a approuvé quatre projets de lois organiques, dont deux portant sur la Chambre des représentants et les partis politiques.
Le premier vise à garantir la transparence et la probité du processus électoral : il interdit l’accès au Parlement à toute personne condamnée pour atteinte à l’intégrité du scrutin et durcit les sanctions en cas de fraude électorale.

Le texte introduit également des incitations financières aux jeunes candidats de moins de 35 ans, couvrant jusqu’à 75 % des dépenses de campagne, et réserve les circonscriptions régionales aux femmes, afin de renforcer la parité.

Le projet de loi sur les partis politiques modernise leur gouvernance interne et encadre plus strictement leur financement, dans le but de « revitaliser l’action partisane » et de l’adapter aux mutations sociales du pays.

Deux autres projets de loi organiques portent sur la Cour constitutionnelle et l’exception d’inconstitutionnalité, renforçant le rôle du contrôle juridictionnel dans la protection des droits et libertés fondamentaux.

Le Conseil a également adopté deux décrets relatifs au domaine militaire.
Le premier établit un statut particulier pour les fonctionnaires de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information, afin d’attirer les profils hautement qualifiés en cybersécurité.
Le second modernise l’organisation de l’École royale du service de santé militaire, en créant notamment un Conseil de la recherche scientifique.

Sur le plan diplomatique, le Maroc poursuit son ancrage africain et multilatéral, avec l’approbation de 14 accords internationaux, dont dix bilatéraux (coopération judiciaire, militaire, sociale, aérienne, et fiscale) et quatre multilatéraux.
Parmi eux figure l’accord qui permettra au Maroc d’abriter le siège de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques.

Enfin, le Roi Mohammed VI a procédé à une série de nominations de walis et gouverneurs, confirmant la dynamique de renouvellement territorial. Parmi les principales figures :

  • Khatib El Hebil, wali de Marrakech-Safi ;
  • Khalid Aït Taleb, wali de Fès-Meknès ;
  • Mhamed Atfaoui, wali de l’Oriental ;
    ainsi que plusieurs nouveaux gouverneurs dans les provinces d’Al Hoceïma, Azilal, El Jadida, Casablanca-Anfa, Zagora ou encore Chefchaouen.

Dans le domaine financier, Tarik Senhaji a été nommé président de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

Ce Conseil des ministres, à la veille du vote du budget, trace les grandes orientations politiques et économiques du Maroc pour 2026 : poursuite des réformes structurelles, accélération du développement territorial et renforcement du modèle social.
Un message clair : le Royaume entend consolider son statut de pays émergent, tout en ancrant son développement dans l’équité, la stabilité et la confiance.

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