Baccalauréat : points de jury, orthographe, taux de réussite… ce que prévoit le nouveau décret

Publié à 15h

Alors que près de 92 % des élèves obtiennent aujourd’hui le baccalauréat, le ministère de l’Éducation nationale entend renforcer la valeur du diplôme. Le ministre Édouard Geffray a détaillé ses projets, dont deux nouvelles mesures majeures concernant les points de jury et les conditions de repêchage, destinées à introduire davantage d’exigence dès la session 2026.

Selon les chiffres communiqués par le ministère ce jeudi 4 décembre, le taux de réussite au baccalauréat en 2025 atteint 91,9 %, soit une hausse de 0,4 point par rapport à 2024 (données provisoires, hors session de septembre).

Cette progression s’inscrit dans une dynamique de long terme. En 1970, seuls 20 % d’une génération obtenaient le bac général. En 2025, 75,7 % des élèves d’une génération décrochent le bac, toutes voies confondues :

  • 42,6 % pour la voie générale
  • 15,1 % pour la voie technologique
  • 18 % pour la voie professionnelle

Ainsi, 24,3 % d’une génération n’obtient pas le baccalauréat, une proportion néanmoins en légère baisse depuis 2023, traduisant une diversification des parcours scolaires.

Les taux de réussite varient nettement selon le type de baccalauréat :

  • Voie générale : 96,4 %
  • Voie technologique : 90,9 %
  • Voie professionnelle : 83,4 %

Les résultats montrent également une différence selon le genre : 97,1 % de réussite chez les filles, contre 95,5 % chez les garçons, toutes spécialités confondues.

Autre évolution marquante : la hausse continue des mentions. En 2025, 59,2 % des candidats ont obtenu une mention, toutes voies confondues (hors filière agricole).
Dans la voie générale, 13,4 % des candidats ont décroché la mention « Très bien », un indicateur souvent cité dans le débat sur l’exigence du diplôme.

L’évaluation du baccalauréat repose sur un équilibre entre :

  • 40 % de contrôle continu (bac général et technologique)
  • 60 % d’épreuves terminales

Le ministère observe que les moyennes nationales du contrôle continu, comprises entre 12,3 et 15,6/20 selon les disciplines, sont systématiquement supérieures à celles des épreuves finales.
À titre de comparaison, les moyennes des examens terminaux s’établissent à 10,78/20 en philosophie et 14/20 pour le Grand oral.

C’est l’une des principales annonces du ministre. Actuellement, des points de jury peuvent être attribués aux candidats proches des seuils d’admission ou de mention.

En 2025 :

  • 1,7 % des admis du bac général ont obtenu leur diplôme grâce aux points de jury
  • 6,7 % ont obtenu une mention grâce à ces points
  • En voie technologique, ces proportions s’élèvent respectivement à 3,4 % et 5,7 %

À partir de la session 2026, ces pratiques seront encadrées par un nouveau décret, qui sera publié ce vendredi 5 décembre. Il introduira deux règles strictes :

  • aucun point de jury ne pourra être accordé à un candidat ayant moins de 8/20 de moyenne aux épreuves écrites ;
  • le nombre de points de jury sera plafonné à 50 points maximum, soit 0,5 point de moyenne générale.

Le ministre souhaite également durcir les consignes adressées aux correcteurs, notamment concernant la maîtrise de la langue française.
« Une copie qui n’est pas écrite de manière intelligible, avec un niveau d’orthographe, de syntaxe et de grammaire absolument déplorable, ne peut pas avoir la moyenne », a affirmé Édouard Geffray.

Il précise que cette exigence concerne en priorité les matières à dissertation, telles que le français, l’histoire-géographie ou la philosophie, estimant que « c’est la base » pour l’obtention du diplôme.

Avec ce nouveau décret, le gouvernement affirme vouloir restaurer la crédibilité du baccalauréat sans remettre en cause son architecture générale.
Si certains acteurs saluent un retour de l’exigence, d’autres redoutent une réforme supplémentaire qui pourrait accroître la pression sur les élèves et les équipes pédagogiques.

Reste à savoir si ces ajustements suffiront à convaincre l’ensemble de la communauté éducative, alors que le baccalauréat demeure un symbole central du système scolaire français.

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