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Banksy, génie ou vandale ? 

En plein cœur de la grande place de Bruxelles vous pourrez profiter de l’expérience Banksy génie ou vandale. En tout ce sont près de 80 œuvres authentifiés de l’artiste anglais et plus de 100 œuvres qui vous attendent pour apprendre à connaître tout le mystère qui entoure le street artiste. 

Depuis le 10 juin et jusqu’au 30 aout 2021 l’un des hôtels particuliers de la très belle place de Bruxelles se transforme en un lieu d’exception. Nous avons rencontré Michel Duponcel l’un des guides du musée pour parler de Banksy et de son œuvre. 

Qui est Banksy et pourquoi on parle de l’expérience Banksy ? 

L’idée c’est de plonger dans le monde de Banksy. Alors Banksy on le connait à travers ses beaux dessins sérigraphies, net et sur un beau tableau. Il faut le redécouvrir dans ce qu’il est vraiment c’est-à-dire, un art de la rue sur la rue, sur les murs de la rue. Alors il utilise différents sports mais l’essentiel, quand même les murs et donc ce qui est intéressant ici c’est qu’on voit justement cette évolution et ce paradoxe entre ce gamin de la rue qui peint comme un vandale, il se revendique comme un vandale qui a des causes à défendre, qui devient aujourd’hui un artiste reconnu mondialement qui vend ses toiles, ses dessins à des milliers d’euros mais qui est toujours l’un des grands chevaliers contre la société de consommation actuelle. 

Ce n’est pas un peu contradictoire ? 

L’argent qu’il récupère va « en grande partie », puisqu’on ne sait pas exactement combien il gagne, mais en tout cas, en grande partie aux causes qu’il défend, à travers les œuvres qu’il vend. Donc s’il vend une œuvre contre la guerre, l’argent de cette vente va aller au pacifisme, d’une façon ou d’une autre. 

Pourquoi Banksy fascine autant ? 

Il nous interpelle, parce que d’abord il réinvente des objets et des images du quotidien, il les réinterprète, il nous donne à travers cette réinterprétation, notamment une image de nous-même mais aussi des grandes causes qu’il défend comme le pacifisme, la lutte pour les migrants, la lutte contre les grandes sociétés commerciales actuelles comme Disney qu’il n’aime pas beaucoup. C’est un euphémisme (rires). Ou Tesco etc… Donc on le suit en fait à travers, même si comme lui nous vivons le paradoxe de pouvoir être contre la société de consommation mais en sortant d’ici d’aller s’acheter des nouvelles fringues ou des objets dont on n’aura pas grand usage mais que la société nous pousse à acheter quand même. Et donc ce paradoxe qui est le nôtre, il est en plein dedans. Et je pense que c’est quelque part cette faiblesse qu’il nous fait partager et qui nous sonne envie de le suivre. 

Pourquoi génie ou vandale est une expérience et pas une exposition ? 

L’idée c’est vraiment un parcours, ce parcours il est à la fois cinématographique audiovisuel, puisque vous avez au départ un film dans lequel vous allez voyager, sans bouger, mais voyager mentalement dans l’univers de Banksy. Puis vous allez salle par salle découvrir les grandes thématiques de son œuvre et à la fin vous avez un voyage virtuel, avec un masque VR en 3D. En fait on vous fait voyager dans les rues de Bristol à la découverte de la jeunesse de Banksy et des premiers murs sur lesquels il a travaillé. 

Selon vous, Banksy est-il un génie ou un vandale ? 

Ah ! Mais les deux évidemment et il doit le rester. Il dit qu’un dessin ne peut changer le monde que s’il est illégal. Il doit rester anonyme, illégale à certains moments pour pouvoir continuer à défendre son œuvre.

Benjamin Degreve