Le monde de la nuit est lâun des grands perdant de la crise sanitaire. FermĂ©s depuis le 29 octobre car considĂ©rĂ© comme un diffuseur important du virus, les restaurants, boites de nuits et bars commencent Ă sâimpatienter. Â

« Le deuxiĂšme confinement câest trĂšs dur » affirme Snight B, DJ rĂ©sident au Network. Il a vu son activitĂ© rĂ©duite Ă zĂ©ro Ă cause de la crise sanitaire. Ryad est portier Ă lâIrlandais, occupant la plus grande partie de son temps dans ce bar trĂšs connu de la rue SolfĂ©rino il connait des mois difficiles. « Faut refaire ses comptes, le chĂŽmage partiel ne suffit plus ». Pour lui la plus grande perte de revenus vient des pourboires. Il ne voit pas rĂ©ellement dâalternative pour passer le temps.
« Les fĂȘtes clandestines ? Je suis contre, ça fera pire que mieux. » souligne-t-il. En effet la solution est toute trouvĂ©e pour pouvoir remplir ses poches Ă la fin du mois. Câest ce quâa envisagĂ© un temps Snight B, « La solution câest de partir, ailleurs ils peuvent ouvrir, faire des soirĂ©es, des festivals, ici on est bloquĂ© ». Pour palier Ă la perte dâactivitĂ©, le DJ sâest lancĂ© dans la musique en solo : « câest lâoccasion ou jamais, ceux qui ne font rien sâen mordront les doigts ».


« Mixer pour pas grand monde ça sert Ă pas grand-chose », comme dâautres Snight B sâest mis Ă faire des Lives sur ses rĂ©seaux sociaux, mais ce qui lui manque le plus câest de retrouver le contact et la chaleur des nuits lilloises. Il sâattend Ă ce que tout repart de plus belle une fois la pandĂ©mie finie, « câest comme si on interdit Ă un enfant de manger des bonbons, tu le ramĂšnes dans un. magasin de bonbon il va tout dĂ©vorer ».
David Guetta a apportĂ© son soutient aux boĂźtes de nuit et Ă tout ceux qui travaillent dans le secteur de la nuit, mais ce nâest pas suffisant selon Snight B. Il craint de voir une France sans boĂźte de nuit. Depuis le dĂ©but de la pandĂ©mie plusieurs dizaines de clubs dans toute la France ont mis la clĂ© sous la porte. Nous sommes passĂ©s de 500 Ă 300 sur tout le territoire et la pandĂ©mie menace un secteur qui nâa pas de porte de sortie.
Les deux derniĂšres personnes que nous avons rencontrĂ©es sont Roseline et Vincent, les gĂ©rants du Bistrot Saint Sauveur. Mis Ă lâarrĂȘt aprĂšs une courte pĂ©riode estivale, le bistrot Saint So a perdu gros cette annĂ©e. « Le plus dur câest de se dire quâon avait une belle annĂ©e devant nous, la programmation allait faire rayonner Saint Sauveur comme jamais auparavant ». Une annĂ©e sans programmation reprĂ©sente une perte de 73% du chiffres dâaffaires pour le bar. Ils ont alors dĂ©cidĂ© dâexploiter le restaurant au maximum, en vendant des produits Ă emporter en click and collect, ce quâils nâavaient pas fait lors du premier confinement. Pour rappel, les aides donnĂ©es par lâĂtat sont Ă hauteur de 10 000 euros pour les restaurateurs qui peuvent profiter du plan de solidaritĂ©.

Lâendroit rĂ©unit de nombreux habituĂ©s, le soutient ils lâont et les messages des habituĂ©s du lieu sont de plus en plus frĂ©quent. « Ce lieu nâest pas habituĂ© Ă vivre comme ça, ça va ĂȘtre compliquĂ© de retrouver les glorieuses des annĂ©es prĂ©cĂ©dents ». Roseline et Vincent ont tout fait pour ouvrir et respecter les rĂšgles sanitaires, cette fermeture ils la vivent comme une injustice, car mĂȘme si certains bars nâont pas fait lâeffort, eux ont sacrifiĂ©s beaucoup pour pouvoir maintenir leur activitĂ©. « Câest un secteur qui a Ă©tĂ© touchĂ© de pleins fouets, mais comme dâautres ». Les perspectives de rĂ©ouverture pleine tombent Ă lâeau pour le bistrot Saint sauveur. Mais Roseline et Vincent ne se dĂ©courage pas, ils attendent avec impatience que tout se termine pour pouvoir enfin revoir leurs habituĂ©s.
La date du 20 janvier était pressentie pour la réouverture des bars et des restaurants, à la seule condition que la courbe des contaminations baisse. Encore quelques semaines avant de retrouver la saveur des soirées à Lille et partout en France.
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Benjamin Degreve publié à 17h02

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