La gestion du covid-19 dans l’enseignement đŸ‘©â€đŸ«

En ce temps de crise, s’expriment le malaise et la dĂ©fiance d’une profession Ă  l’égard de son ministĂšre de tutelle. Face au nouveau protocole modifiĂ© le vendredi 12 fĂ©vrier, les syndicats dĂ©noncent la difficultĂ© pour le corps enseignant de s’adapter sans cesse Ă  de nouvelles mesures.

Sans pour autant ĂȘtre Ă©quipĂ© en gel hydroalcoolique ou masque, par l’État. Jusqu’ici, le protocole sanitaire prĂ©voyait que, dans le primaire et le secondaire, si un cas de variant anglais Ă©tait confirmĂ© parmi les enseignants ou les Ă©lĂšves, la classe concernĂ©e devait fermer. DĂ©sormais, il faudra trois cas positifs Ă  ce variant pour entraĂźner la fermeture d’une classe.

Pour Catherine PĂ©richon, directrice d’une Ă©cole primaire Ă  Lagnieu, dans l’Ain, l’adaptation a Ă©tĂ© compliquĂ©. Â« On ne pensait vraiment pas que les Ă©coles fermeraient, ça nous est tombĂ© dessus Â» assume-t-elle. Quand les Ă©coles ont fermĂ© tous les Ă©lĂšves et parents se sont ruĂ©s sur l’ENT de l’établissement. Malheureusement beaucoup de parents n’ont pas jouĂ© le jeu et les professeurs se sont retrouvĂ©s avec des Ă©lĂšves qui ne travaillaient plus. 

Catherine PĂ©richon, directrice d’Ă©cole primaire Ă  Lagnieu

MalgrĂ© ce qu’a pu dire sa hiĂ©rarchie, « rien n’avait Ă©tĂ© fait pour assurer les cours Ă  distance, les professeurs ont du tout inventer. Â» assure Catherine PĂ©richon. 

Certains enseignants ont essayĂ© d’autres alternatives en mettant en place des vidĂ©os explicatives sur YouTube comme c’est le cas de Salim Brigui, professeur dans un lycĂ©e Ă  HĂ©nin-Beaumont. Lui aussi a eu des difficultĂ©s avec l’ENT lors du premier confinement,  Â« C’est un outil qui n’est pas fait pour accueillir autant de monde d’un seul coup Â», avoue-t-il. En tant que jeune professeur maitrisant les nouveaux outils il s’est servis de YouTube pour faire des vidĂ©os explicatives Ă  ses Ă©lĂšves et il s’en sert encore aujourd’hui dans ses cours. 

Salim Brigui, professeur de mathématiques à Hénin-Baumont.

Face au nouveau changement du protocole sanitaire, le syndicat Snuipp-FSU que reprĂ©sente Alain Telleu l’incomprĂ©hension est totale. « En quinze jours, le protocole sanitaire a Ă©tĂ© changĂ© trois fois Â», dĂ©nonce-t-il. « Comment on peut faire pour que les directeurs et directrices s’organisent du jour au lendemain sachant qu’il n’y a aucune Ă©cole identique en France. Â» ajoute Alain Telleu lui-mĂȘme professeur. 

Alain Telleu, représentant du syndicat Sniupp- FSU

Depuis le 20 mars il est passĂ© par toutes les Ă©motions, en premier lieu, une phase de sidĂ©ration ensuite les enseignants se sont mobilisĂ©s et sont aujourd’hui fatiguĂ©s de devoir s’adapter Ă  chaque changement. Il se dit trĂšs déçu de l’investissement produit par le gouvernement pour aider les Ă©coles. « On se moque de nous Â» conclut-il. 

À lire et Ă  voir : L’Insee : EnquĂȘte vie quotidienne et santĂ©

Benjamin Degreve

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