Récit du procès de Nordahl Lelandais ⚖️

L’ancien militaire, par ailleurs accusé du meurtre de la petite Maëlys, a été condamné à 20 ans de réclusion pour celui du caporal Arthur Noyer. Retour sur la semaine du procès très médiatisé.

Qui est Nordahl Lelandais ?

Il est né le 18 février 1983 à Boulogne-Billancourt. Peu après sa naissance, la famille emménage à Domessin en Savoie. En 2002 il s’engage dans l’armée et devient maître-chien dans le 132ème bataillon cynophile de l’armée de terre française au camp de Suippes. Il est nommé caporal en 2003 mais suite à des troubles d’ordre psychologique il sera amené à quitter l’armée en 2005 selon l’AFP. Durant son temps libre il se passionne pour les belles voitures, les sports mécaniques, la boxe thaï et les vidéos de bagarre.

En 2008 il sera interpellé avec deux autres personnes, puis condamné en avril 2009 à trente mois de prison, dont un an ferme, pour l’incendie du Snack-Bar La Plage à Paladru en Isère. Il purgera sa peine sous bracelet électronique à son domicile.

Le 4 avril 2018, la presse révèle que le principal suspect de l’affaire Maëlys était visé par une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui avec risque immédiat de mort, déposée par son ex-petite amie en juillet 2017.

Une plongée dans son intimité

Nordahl Lelandais est jugé devant la cour d’assises de Chambéry en Savoie pour la mort d’Arthur Noyer, un jeune militaire disparu en avril 2017. Il reconnaîtra être à l’origine de la mort du caporal, au cours d’une bagarre qui aurait mal tourné, une version qu’il répètera à l’ouverture du procès le lundi 3 mai. Jugé violent, avec une vie professionnelle et sentimentale instable, sa personnalité s’affine lors de ce premier jour. 

Le lendemain, la matinée sera consacrée à l’audition des ex-compagnes de Nordahl Lelandais. L’un des derniers témoignages de ce mardi matin, a fait sensation devant la cour d’assises de Chambéry. Connue dans la presse sous le pseudonyme  de “Karine”, la jeune femme de 41 ans décrit son ancien compagnon comme un agresseur tout en admettant avoir eu des sentiments pour ce dernier. Possessif, jaloux et menteur, elle a indiqué avoir porté plainte à deux reprises contre l’accusé pour des faits de harcèlement. L’avocate générale a cependant exprimé que ses plaintes avaient été classées sans suite. Un homme avec une double personnalité et manipulateur : Le père de la victime ainsi que son avocat Me Bernard Boulloud réagissent ce deuxième jour. Lors de son audition libre, le maître-chien s’est adressé directement au portrait posé aux pieds des proches d’Arthur Noyer. Puis il revient sur ce qu’il s’est passé lors de cette nuit du 11 au 12 avril 2017. 

« Il l’a fini à coups de Pierre », son codétenu témoigne

Un ancien codétenu de Lelandais a livré un témoignage accablant au quatrième jour du procès. Il avoue à la barre des assises que le militaire lui a confié en 2018 avoir frappé la victime avec une pierre après s’être vu refuser une faveur sexuelle. Ce témoignage est embarrassant pour l’accusé qui soutient depuis ses aveux que le caporal Noyer a déclenché la bagarre ayant précédé son décès. Toutefois la crédibilité du témoignage est questionnée en raison de la variation de ses déclarations. Les expertises médico-légales examinées ce jeudi après-midi n’ont apporté aucune certitude sur les causes de la mort, jugées compatibles avec la version des faits, défendus jusqu’à la fin du procès, par Nordahl Lelandais.

Nordahl Lelandais reconnu coupable

 Enfin l’émotion monte d’un cran lorsque les proches de la victime se succèdent à la barre. Face aux expertises qui restent muettes, ils invitent l’accusé à dire la vérité et respecter la mémoire de la victime. 

Le verdict tombe le mardi 11 mai, Nordahl Lelandais est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de deux tiers pour le meutre du caporal Arthur Noyer. Le jury avait la responsabilité de trancher entre l’homicide volontaire ou les violences volontaires ayant entraîné la mort. Thérèse Brunisso, procureur générale de Chambéry, soutenait la volonté de tuer, qui avait requis à la peine maximale. A la sortie de l’audience, la famille se dit satisfaite du jugement. 

Il devrait également comparaître en 2022 devant la cour d’assises de l’Isère dans le cadre de la disparition de Maëlys, 8 ans en août 2017. L’ancien militaire est mis en examen pour meutre dans cette affaire. 

Manuèla Quiros

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s